Le glutathion, le maître antioxydant
Peu de facteurs sont aussi prédictifs de notre espérance de vie que les niveaux cellulaires de glutathion, surnommé le maître antioxydant. Selon Earl Mindell, auteur de What we should know about the super antioxidant miracle (« Ce que nous devrions savoir sur le super antioxydant miracle »), sans lui, nous ne pourrions littéralement pas survivre et d'autres antioxydants majeurs comme les vitamines C et E seraient incapables de faire leur travail et de protéger efficacement notre organisme contre les maladies. Avec les années, les niveaux de glutathion semblent diminuer. Par ailleurs, ils sont également réduits par tout un ensemble d'éléments de notre environnement comme la fumée du tabac, des médicaments mais, aussi, la pratique d'exercices d'endurance, des déficiences nutritionnelles ou la consommation excessive d'alcool. Il est possible de renforcer les concentrations de notre organisme en glutathion à l'aide de suppléments nutritionnels tels que le glutathion lui-même mais, surtout, par des substances comme l'acide alpha-lipoïque, la méthionine, la SAMe ou les protéines de petit lait. |
Le glutathion est une petite protéine composée de trois acides aminés : la cystéine, l'acide glutamique et la glycine. Il existe dans une forme réduite (GSH) et dans une forme oxydée (GSSG), les deux étant en équilibre l'une avec l'autre. |
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Un antioxydant majeur |
Le glutathion est le principal antioxydant hydrosoluble du cytosol (l'intérieur aqueux des cellules) et participe directement à la destruction des composés oxygénés réactifs. Les deux principaux mécanismes antioxydants du glutathion reposent sur sa capacité à détoxifier le peroxyde d'hydrogène et d'autres organoperoxydases ainsi qu'à défendre l'intérieur même des cellules contre l'oxydation par un phénomène redox. |
Une action détoxifiante puissante
Le glutathion joue un rôle majeur dans la défense de l'organisme contre les polluants. Le foie est l'organe le plus fortement impliqué dans la détoxification des xénobiotiques (substances étrangères à l'organisme). C'est aussi le plus important centre de stockage de glutathion qui atteint ses concentrations intracellulaires les plus élevées dans les cellules parenchymales (hépatocytes) du foie en bonne santé. Les hépatocytes sont hautement spécialisées dans la synthèse du glutathion à partir de ses précurseurs et du recyclage de sa forme oxydée tout comme dans son utilisation contre des substances potentiellement toxiques. |
Des études ont montré que de faibles niveaux de glutathion sont synonymes d'un fonctionnement du foie affaibli avec, pour résultat, une augmentation des quantités de toxines qui circulent dans l'organisme, endommageant cellules et organes. |
«L'aliment» du système immunitaire
Le glutathion est important pour avoir un système immunitaire puissant. En augmentant ses niveaux, il est possible d'inverser l'effondrement lié à l'âge qui se produit dans la fonction immunitaire. Des niveaux élevés de glutathion permettent à notre organisme de produire davantage de globules blancs qui constituent la première ligne de défense du système immunitaire. Le Dr Gustavo Bounous, un éminent expert du glutathion, écrit à ce propos : «Le facteur limitatif d'une activité adaptée de nos lymphocytes (les globules blancs) est la disponibilité du glutathion». En dautres termes, on pourrait écrire que le glutathion est «l'aliment» du système immunitaire. |
Avec le vieillissement
Notre apport en glutathion diminue avec les années. On a ainsi montré que le contenu en glutathion du foie, des reins, du cœur et du cerveau étaient respectivement 30%, 34%, 20% et 30% plus faibles chez des souris très âgées (31 mois) que chez des animaux adultes (17-23 mois). De même, les concentrations des globules rouges en glutathion peroxydase sont nettement plus faibles chez des personnes âgées que chez de jeunes adultes. Les niveaux de glutathion diminuent substantiellement dans le cristallin et les globules rouges des personnes âgées. Le déclin des niveaux de glutathion accompagnant le vieillissement est associé à une augmentation des maladies liées aux radicaux libres comme le cancer, l'athérosclérose ou la maladie d'Alzheimer. |
Glutathion et VIH
Comme d'autres types de cellules, la prolifération, la croissance et la différenciation des cellules immunitaires sont dépendantes du glutathion. Les lymphocytes T et B demandent des niveaux adaptés de glutathion intracellulaire pour se différencier et des sujets en bonne santé avec des niveaux relativement faibles de glutathion lymphocytaire ont un nombre significativement bas de CD4. |
Glutathion et déficiences hépatiques
On a suggéré qu'une diminution des niveaux de glutathion représentait un facteur contributif important aux lésions du foie et qu'elle renforçait la morbidité liée à un mauvais fonctionnement hépatique. Dans une petite étude, des concentrations plasmatiques anormales de glutathion ont été observées chez des patients souffrant de cirrhose, indépendamment de leur alimentation1. Une plus vaste étude2 a démontré chez 48 patients atteints de cirrhose que les niveaux plasmatiques de glutathion étaient quatre à huit fois plus faibles que chez des volontaires en bonne santé. Une nette diminution de la cystéine était également constatée en cas de cirrhose sévère. |
Glutathion et maladies neurodégénératives
Le cerveau est vulnérable aux attaques radicalaires. Il est fortement oxygéné, ce qui le rend sensible à la production endogène de radicaux oxygénés. |
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Glutathion et maladie d'Alzheimer
Une étude portant sur le tissu du cerveau de personnes décédées des suites de la maladie d'Alzheimer a montré un contenu plus faible de glutathion et de glutathion peroxydase ainsi que des niveaux plus élevés de lipides peroxydés que dans ceux de personnes âgées mortes sans pathologie importante du cerveau. |
Glutathion et maladie de Parkinson
Dans la maladie de Parkinson, la perte des neurones dopaminergiques a pour résultat un renforcement du métabolisme de la dopamine augmentant la formation de H2O2 et entraînant la génération de radicaux hydroxyles fortement neurotoxiques. Dans le cerveau, le plus important neutraliseur de radicaux libres est le glutathion. Ses niveaux sont faibles chez les patients atteints de la maladie de Parkinson. Des études3 ont montré que la perte de glutathion qui se manifeste avec le vieillissement dans les neurones dopaminergiques peut apporter différentes modifications dans les cellules. Ces modifications4, combinées à l'oxydation de la dopamine, semblent hâter la mort cellulaire et faire avancer la progression de la maladie de Parkinson. |
Glutathion et santé de l'œil
On a montré que les niveaux de glutathion lenticulaires, dans l'œil, diminuent en fonction de l'âge, chutant d'une concentration de 3,5 umol/g à l'âge de 20 ans à 1,8 umol/g à 65 ans. |
Les chercheurs ont démontré l'existence d'un manque de glutathion dans des cristallins cataractés, indiquant que c'est un facteur hâtant la formation de la cataracte sénile5. Le glutathion et son enzyme, la glutathion peroxydase, agissent comme de puissants antioxydants pour protéger la transparence du cristallin en stoppant ou/et réparant les dommages cellulaires causés par les radicaux libres. Des données expérimentales montrent que la prise d'un concentré de protéines de petit lait contenant de fortes concentrations de cystéine/cystine peut apporter au cristallin un complément de glutathion et retarder le développement de la cataracte voire, même, prévenir son développement6. |
Augmenter les niveaux de glutathion
Sous forme de suppléments nutritionnels, le glutathion semble être efficacement absorbé par les rats. Cependant, la même chose n'est pas forcément vraie chez l'homme. Ainsi, lorsque l'on donne7 en une seule fois une dose de 3 000 mg de glutathion à sept sujets en bonne santé, les niveaux de glutathion sanguins n'augmentent pas. L'absorption du glutathion est peut-être meilleure chez les rats parce que le système intestinal de l'homme, à la différence de celui de ces rongeurs, contient des quantités importantes d'une enzyme (gamma-glutamyltranspeptidase) qui décompose le glutathion. Des données préliminaires ont suggéré que l'absorption pouvait se faire dans la bouche lorsque des tablettes de glutathion étaient placées entre les dents et l'intérieur de la joue8. |
La cystine, précurseur préféré du glutathion
Le glutathion est synthétisé à partir de L-glutamate, de L-cystéine et de L-glycine. La disponibilité de la L-cystéine peut être considérée comme un facteur limitant la production interne de glutathion. L'acide aminé cystéine libre n'est cependant pas le meilleur moyen de l'apporter au système cellulaire. Potentiellement toxique, il est spontanément détruit dans le système gastro-intestinal et le plasma sanguin. Par contre, absorbé sous forme de cystine (deux molécules de cystéines unies par un lien disulfide), il voyage en toute sécurité à travers le système gastro-intestinal et le plasma sanguin est rapidement réduit en deux molécules de cystéine à l'entrée des cellules. |
N-acétylcystéine (NAC)
Des travaux de recherche, in vitro et in vivo, indiquent que la NAC est capable de stimuler la biosynthèse du glutathion. In vivo10, la NAC augmente les niveaux de glutathion intracellulaire dans les érythrocytes ainsi que dans les cellules du foie et des poumons et restaure les stock de glutathion après qu'ils aient été expérimentalement diminués. Chez l'homme, la supplémentation avec de la NAC par voie orale normalise de faibles niveaux de glutathion. |
Acide alpha-lipoïque
Des études11 récentes ont montré que, lorsque l'on ajoute de l'acide alpha-lipoïque à différents types de cellules humaines ou animales en culture, les niveaux de glutathion cellulaires augmentent de 30 à 70%. Lorsque l'on injecte quotidiennement pendant 11 jours des doses variables d'acide alpha-lipoïque dans des cellules de poumons, de foies ou de reins de souris, les niveaux de glutathion augmentent très nettement. |
Concentré de protéines de petit lait
Des études ont montré que le concentré de protéines de petit lait agit comme un donneur de cystéine pour augmenter la production intracellulaire de glutathion. Dans une étude portant sur 20 jeunes sujets adultes en bonne santé, la supplémentation en concentré de protéines de petit lait avait pour résultat une augmentation significative du glutathion dans les lymphocytes par rapport au groupe placebo. Les chercheurs ont émis l'hypothèse que l'augmentation des concentrations de glutathion dans les lymphocytes du sang périphérique résultait d'une régulation de la production de glutathion en réponse à un stress oxydatif et que le concentré de protéines de petit lait agissait efficacement comme donneur de cystéine12. Dans un second temps, les niveaux de glutathion sanguins ont augmenté de façon significative (94%) après la prise régulière de concentré de protéines de petit lait par un patient traité pour une maladie obstructive des voies supérieures liée au tabagisme, à l'asthme et à un cancer du poumon. Dans cette étude de cas, les chercheurs ont rapporté que le patient avait montré une amélioration symptomatique de la fonction pulmonaire coïncidant avec la prise de concentré de protéines de lait. Son état s'était aggravé lorsqu'on avait interrompu la supplémentation et amélioré lorsque le concentré de protéines de lait avait été réintroduit, conduisant les chercheurs à faire la déclaration suivante : son statut respiratoire est objectivement et subjectivement meilleur qu'au cours des quatre années précédentes13. Dans une étude portant sur des patients infectés par le VIH, une supplémentation avec un concentré de protéines de petit lait augmentait fortement les niveaux de glutathion en même temps que les sujets étaient plus nombreux à atteindre un poids normal. |
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La silymarine augmente de 30% les niveaux hépatiques de glutathion
L'extrait standardisé de silymarine est un puissant antioxydant, largement utilisé en Europe pour traiter des maladies du foie. Il protège le foie des dommages induits par l'absorption d'alcool et, notamment, de la diminution des niveaux de glutathion dans le foie. Un mois de supplémentation en silymarine permet d'augmenter les niveaux hépatiques de glutathion de 35%. |
La SAMe, protecteur du système de défense antioxydant du foie
La SAMe14, S-adénosylméthionine, joue un rôle particulièrement important dans la biochimie du foie. Elle est le produit d'une réaction entre l'ATP et la méthionine. Près de la moitié de la méthionine présente dans l'organisme est utilisée dans le foie pour produire la SAMe. Une bonne partie de cette dernière est elle-même transformée en glutathion. |
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